Le Venezuela dit avoir déjoué un ''coup d’Etat''
Le Venezuela a affirmé avoir déjoué dimanche une tentative d'"invasion par voie maritime" de "mercenaires" venant de Colombie dans le but de fomenter un "putsch" contre Nicolas Maduro, une opération qui s'est soldée par la mort de huit "terroristes".
Selon le ministre de l'Intérieur Nestor Reverol, le groupe de "terroristes" a tenté d'aborder les côtes du Venezuela dans la nuit de samedi à dimanche à bord de vedettes rapides à Macuto, dans l'Etat de La Guaira, à environ une heure de route au nord de Caracas.
Ces "mercenaires" venaient de Colombie voisine, pays avec lequel les relations sont exécrables. Ils comptaient "commettre des actes terroristes, assassiner des dirigeants du gouvernement révolutionnaire" et, in fine, "tenter un nouveau coup d'Etat" contre le président socialiste, a précisé le ministre dans une déclaration télévisée.
Mais l'"opération terroriste" a été déjouée par l'armée et les forces spéciales de la police, a ajouté Nestor Reverol.
Lors de leur intervention sur les plages de Macuto, huit "terroristes" ont été tués, deux autres arrêtés et des armes ont été saisies, a indiqué un peu plus tard Diosdado Cabello, le numéro deux du pouvoir et président de l'Assemblée nationale constituante, entièrement acquise au pouvoir chaviste.
Parmi les personnes tuées figure, selon M. Cabello, Robert Colina, un officier vénézuélien qui a fait défection et serait lié au général en retraite Cliver Alcala. Ce dernier, lui aussi en rupture avec Caracas, a été inculpé en mars par la justice américaine pour "narco-terrorisme" aux côtés de Nicolas Maduro et de 13 autres responsables et ex-responsables vénézuéliens.
Diosdado Cabello, inculpé par Washington pour les mêmes raisons, a affirmé que l'opération a été "orchestrée" depuis les Etats-Unis et que la DEA, l'agence anti-drogue américaine, était impliquée.
L'administration de Donald Trump accentue de plus en plus la pression sur Nicolas Maduro, qu'elle qualifie de "dictateur", en ayant recours à des sanctions économiques et financières à l'encontre du dirigeant et de ses proches.
Les relations du Venezuela avec la Colombie sont également au plus bas. Les deux voisins ont rompu leurs relations diplomatiques en février 2019.
Bogota, tout comme Washington et près d'une soixantaine de capitales, reconnaît le chef de file de l'opposition Juan Guaido comme président par intérim, estimant que la présidentielle de 2018 qui a permis à Nicolas Maduro de se maintenir au pouvoir était frauduleuse.
L'"invasion maritime" avortée intervient un peu plus d'un an après l'appel au soulèvement de l'armée lancé par Juan Guaido. Le 30 avril 2019, il avait, en vain, tenté d'inciter les casernes à se rebeller contre l'"usurpateur" Nicolas Maduro.
Le pouvoir chaviste accuse depuis régulièrement Juan Guaido d'être impliqué dans des "complots" contre le président socialiste, avec l'aide de la Colombie et des Etats-Unis.
Nicolas Maduro continue, lui, à jouir du soutien de l'état-major de l'armée, pièce-maîtresse du système politique vénézuélien, mais aussi de la Chine, de la Russie et de Cuba.